“Taxer le dragon tout en nourrissant le monstre :
l’art américain de mordre la main qui fabrique tout”
Ah, les États-Unis ! Ce pays merveilleux où tout est possible : on peut déclarer la guerre commerciale à la Chine le matin, et acheter un presse-ail “Zhang Industries” en livraison Prime l’après-midi.

Donald Trump, champion du “America First”, veut sauver le brave ouvrier américain, celui qui forge encore son destin dans les flammes de l’acier patriotique.
Son idée ? Taxer tout ce qui vient de Chine, ces “vilains produits étrangers” qui, paraît-il, ruinent l’économie américaine.
Formidable programme… sur le papier. Parce qu’en pratique, pendant que Donald dégaine les taxes comme Lucky Luke son revolver, l’Amérique entière remplit ses paniers Amazon de gadgets venus directement de Shenzhen.
Et pas qu’un peu. Des coques de téléphone à 3 €, des trottinettes électriques rebadgées “Freedom Scooter”, des chaussettes lumineuses “Designed in California” (fabriquées à Guangzhou, évidemment) : le royaume du e-commerce tourne à plein régime sur les rouages dorés de la production chinoise.
Ironie du sort : le consommateur américain achète chinois via une plateforme américaine, qui elle-même se gave sur la commission des ventes… chinoises : AMAZON
Autrement dit, on crie “Buy American” en public, mais on clique “Add to cart” sur du Made in China en privé. Une relation amour-haine aussi torride qu’un soap-opera sur Netflix.

Pendant ce temps, Amazon — ce temple moderne du consumérisme décomplexé — devient l’autoroute transpacifique la plus fréquentée du monde. On y croise des millions de produits, expédiés directement depuis l’empire du Milieu, pendant que Washington joue à “Qui veut taxer les pandas ?”
Mais bon, ne soyons pas méchants.
Peut-être que Trump a raison, au fond. ? …
Peut-être qu’en taxant les produits chinois, il espère rendre hommage à la créativité américaine : cette formidable capacité à dire une chose et à faire exactement l’inverse.
Car après tout, qu’y a-t-il de plus américain que de se plaindre d’un système tout en profitant de ses soldes ?
En FAIT :
On taxe la Chine… mais on s’habille, on mange, on roule et on télétravaille grâce à elle.
Et Amazon, tel un Cupidon capitaliste, relie les deux continents à coup de
“Livraison gratuite avant demain”.
Les États-Unis détestent les produits chinois…
sauf quand ils les adorent.
Et pendant qu’on débat à la Maison-Blanche, le livreur Amazon, lui, dépose un nouveau colis “Made in China” sur le perron étoilé du rêve américain.