(10/02/1998)
Ce samedi, le soleil est au rendez-vous et dès l’entrée de cette propriété construite en pleine campagne de Beersel (Alsemberg), cette lumière automnale éclaire les décorations du jardin et vous plonge d’ores et déjà dans un autre monde. On pénètre dans un univers où la pensée se manifeste sous toutes ses formes d’expression. Ici, elle s’exprime simplement sous forme de texte projeté sur un mur ; là, elle jaillit au travers de l’utilisation fallacieuse d’un objet de la vie courante ; là encore, elle vous explose au visage par la caricature picturale ou la peinture. Tout respire la pensée de l’artiste.
Wilchar, âgé de 88 ans aujourd’hui, me laisse découvrir son atelier, ses gravures… toute une vie de combat pour la liberté et son expression. Le combat, il sait ce que c’est, lui qui a été emprisonné à Breendonck. De ses linogravures, les aplats noirs renforcent l’impression de cet engagement, de cette lutte pour le respect des qualités humaines et de la dérision de ses travers. La réalité de la fourberie humaine, vérité cachée, vous éblouit, marquée par la pertinence avec laquelle elle vous est dévoilée Le plus remarquable dans toute cette oeuvre est sans doute la facilité avec laquelle le message de l’artiste est compris par tous ses publics. Il ne faut pas être grand critique d’art ni « professionnel de la culture » pour suivre Wilchar dans le cheminement de sa pensée. C’est d’ailleurs à juste titre qu’il aime à se situer en tant qu’imagier populaire. Denis MEUNIER |